Les fonctions politiques sont-elles désirables ?

Modifié par Clemni

Au Livre I de la République de Platon (428/427-388/387 av. J.-C.), le jeune Thrasymaque, qui est un démagogue, affirme contre Socrate que « juste » n'est qu'un mot : rien n'est vraiment juste selon lui, on nomme « juste » la soumission à celui qui a plus de force et de puissance. Par conséquent, poursuit-il, la possession du pouvoir politique est éminemment désirable, et ceux qui font, comme on dit, de la politique et qui sont aux responsabilités assouvissent leur passion du pouvoir.

Socrate (470/469-399 av. J.-C.) lui objecte que les fonctions de direction, surtout politiques, sont une lourde charge qu'on ne saurait désirer pour soi, ni par plaisir, mais qu'on accepte seulement si l'on est convaincu que les choses iront plus mal si on ne les assume pas. Au fantasme et aux fables d'un prétendu désir de pouvoir, le philosophe oppose ainsi le sens des responsabilités. C'est d'ailleurs, poursuit Socrate, pour cette raison qu'on rémunère ceux qui occupent ces fonctions : sans de telles compensations, on ne trouverait jamais personne à qui confier les rênes du pouvoir.

À débattre

  • Quelle distinction faire entre le désir de gloire – celui de laisser une trace éclatante dans la mémoire des hommes – et le désir spécifique d'exercer le pouvoir ?
  • En quoi consiste concrètement, selon vous, le fait d'occuper une charge ou une fonction de haute autorité ?

Pour approfondir

Platon, République, livre 1, 345e, de : « Mais dis-moi, les gouvernants dans les cités... », jusqu'à 347a : « ... une pénalité. » (trad. Robin, Platon, Œuvres complètes, Gallimard, tome 1, p. 883-885)

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